Le gouvernement Di Rupo ne séduit pas les CFO
La Commission européenne a formulé une liste de six recommandations adressées au gouvernement. Au trimestre dernier, 63% des CFO sondés considéraient que la réduction du déficit public représentait de loin la première priorité de ces recommandations. Après révision budgétaire, le déficit public reste la priorité n°1 pour les CFO (40%), mais est suivie de près par la réforme de l’indexation des salaires (33%).
Les CFO sont d’accord pour considérer que l’économie belge ne connaîtra qu’une croissance faible, voire nulle, en 2012. Mais les CFO se montrent optimistes quant aux perspectives qui s’offrent à leur propre entreprise, de même que pour l’économie dans son ensemble: 60% s’attendent désormais à un renforcement de la demande pour les produits et services de leur organisation dès le courant 2012, contre 25% seulement voici trois mois. De plus, alors qu’il y a trois mois, presque tous les CFO s’attendaient à une diminution des marges en 2012, le CFO moyen n’anticipe plus aujourd’hui de nouvelle érosion des marges.
Il n’est donc pas étonnant que les CFO soient aujourd’hui surtout préoccupés par le timing et le rythme de la reprise économique (36%). Mais ils considèrent que l’impact (potentiellement négatif) de l’élaboration de la politique économique et financière représente le deuxième risque en importance. L’augmentation des taux d’intérêt et l’accès aux capitaux – qui faisaient partie des trois principaux risques voici trois mois seulement – ne semblent plus préoccuper les CFO dans la même mesure.
Un scénario de contraction du crédit ne peut être exclu pour 2012. Là également, l’heure semble à davantage d’optimisme: les LTRO (opérations de refinancement à long terme) de la Banque centrale européenne (BCE) apportent des liquidités bon marché aux banques et atténuent la crise de la dette dans la zone euro. La BCE n’exclut pas la possibilité d’une troisième LTRO, si nécessaire. Les CFO sont moins préoccupés par l’accès aux capitaux et aux financements. Toutes les formes majeures de financement – fonds propres, emprunts sous forme d’obligations et emprunts bancaires – ont gagné en attractivité au premier trimestre, mais n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux d’avant le deuxième trimestre de l’année dernière. Les fonds propres demeurent peu attrayants comme moyen de financement et sont considérés comme sous-évalués. L’emprunt bancaire est redevenu un moyen attractif de financement et marque la plus nette progression. Il n’empêche que le crédit bancaire reste difficile à obtenir.
Autre constat: le désir de prendre des risques demeure peu élevé, mais la tendance négative des deux derniers trimestres ne s’est pas poursuivie. Les investissements ne sont toujours pas à l’ordre du jour, mais la proportion d’entreprises prêtes à réinvestir un excédent de liquidités dans leurs activités – plutôt que thésauriser des actifs financiers ou de distribuer des liquidités surabondantes aux actionnaires – a augmenté. Les projets de fusions et d’acquisitions sont eux aussi plus nombreux, sans pour autant atteindre – et de loin – les niveaux enregistrés en 2009 et 2010, au lendemain de la récession de 2008. Les stratégies expansionnistes – telles que la croissance organique ou l’expansion à de nouveaux marchés ou produits – demeurent une priorité pour un tiers des personnes interrogées, mais exigent qu’une attention totale soit portée en parallèle aux stratégies défensives, telles que la réduction des coûts et le renforcement du flux de trésorerie.