« La PEB, c’est bien plus qu’une mode »

Face aux directives et lois contraignantes, il n’est plus possible d’ignorer l’importance d’une gestion durable de l’environnement. A titre privé, nombreux sont ceux à avoir modifié leurs comportements. Au niveau professionnel, les entreprises ne peuvent rester en retrait. Elles ont même un rôle majeur à jouer, via notamment une saine gestion énergétique des bâtiments.

La PEB ou « performance énergétique des bâtiments » est un concept qui entre peu à peu dans le vocabulaire des dirigeants d’entreprise. Soumis à un certain nombre de réglementations (régionales, fédérales et européennes), ils ne peuvent plus ignorer cette donnée. Toutefois, prendre conscience de son importance est une chose, appliquer les bonnes méthodes pour y répondre en est une autre. A l’image de ce qui s’est passé il y a une vingtaine d’années, lorsque l’informatique a envahi le monde du travail, les managers sont quelque peu démunis lorsqu’il faut entamer des discussions avec des spécialistes en PEB et prendre les bonnes mesures, tant en terme économique que d’organisation, pour la pérennité de l’entreprise.
L’enjeu est de taille. Au niveau européen, le plan « 3 x 20 » est très clair. A l’horizon 2020, l’Europe impose aux entreprises une réduction de 20% des émissions de CO2, une augmentation de 20% des économies d’énergie et l’utilisation de 20% d’énergies renouvelables. Un défi colossal auquel on ne peut répondre correctement sans une bonne (in)formation. On ne peut effectivement répondre aux enjeux de manière similaire tous secteurs confondus.

Vaste sujet

Un élément de réflexion: dans les constructions résidentielles, le chauffage représente la grosse partie de la dépense énergétique. Dans le tertiaire, c’est l’électricité qui pose problème (32% de la consommation d’énergie sont concentrés dans l’éclairage !). Les problèmes doivent donc être pris en conséquence de cause. C’est dans cette optique et pour répondre à une nécessité grandissante de connaissances, qu’Ichec Entreprise a lancé un programme de formation post-universitaire, centré sur la climatologie, l’environnement et les énergies renouvelables.
S’appuyant sur des professionnels de ces différents secteurs (Alain Hubert pour la climatologie, la Fondation polaire internationale pour l’environnement…), cette formation a rapidement montré ses limites. En effet, il n’était pas possible d’aborder tous les sujets en cinq demi-journées de cours. Comme il n’est pas suffisant de lire quelques revues techniques pour se familiariser aux enjeux du développement durable.

« Les énergies renouvelables ne sont pas un coût mais un investissement à long terme pour l’entreprise. »

En 2009, la formation a donc été scindée en deux modules de 5 demi-journées : le premier se penchait sur les questions environnementales, le second sur celles liées à la climatologie, les énergies renouvelables et la mobilité. Mais, cette approche n’était pas encore suffisante pour aller au fond des choses et, surtout, donner aux cadres, dirigeants et autres jeunes diplômés une formation leur permettant de comprendre les éléments contenus sous le vocable un peu large de « gestion durable ».

Comprendre

C’est pourquoi, depuis cette rentrée académique, une nouvelle découpe du programme est effectuée. Il s’agit de proposer, en douze demi-journées, un séminaire en gestion énergétique des bâtiments. Tout au long du séminaire, des spécialistes abordent les grands thèmes que sont les économies d’énergie et l’amélioration de la performance via les énergies renouvelables (solaire photovoltaïque, solaire thermique, éolien, pompes à chaleur…), tout en évoquant également les financements et autres aspects juridiques liés à ces matières.
L’ambition de ce séminaire, intégré au diplôme en gestion durable, est d’amener les responsables à anticiper les risques et opportunités liés aux enjeux du développement durable, atteindre une plus-value durable via une approche stratégique et connaître les enjeux prioritaires, les outils et la maîtrise des processus de changement permettant le déploiement d’une stratégie cohérente. De cette manière, les CIO (chief information officer), COO (chief operating officer), CEO (chief exectuive officer) et CFO (chief finance officer) seront à même de comprendre ce dont leur parlent les auditeurs PEB qu’ils sont amenés à rencontrer.
Au-delà de ces préoccupations « nécessaires », le séminaire vise aussi à faire comprendre que les énergies renouvelables ne sont pas un coût mais un investissement à long terme pour l’entreprise. Alors que les entreprises prennent doucement conscience de leur responsabilité sociétale, les facteurs de résistance sont encore nombreux au sein des conseils d’administration quand il s’agit d’investir dans le développement durable. Le séminaire entend participer à un changement des mentalités. Les experts en la matière veulent devenir des partenaires et seule une bonne compréhension des enjeux permet d’arriver à un tel résultat: transformer la résistance en résilience, les craintes en relation sécurisante.

Texte: Francis Feraux
Conseiller en gestion énergétique, Francis Feraux est aussi directeur scientifique du Séminaire en Gestion énergétique des bâtiments à Ichec-Entreprises et coordinateur scientifique de son Diplôme en Gestion durable. Il peut être contacté à cette adresse: francis.feraux@feraux-consulting.eu. En savoir plus sur les séminaires de formation d’ ICHEC-Entreprises: www.ichec-entreprises.be, 02/739.37.41.

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